les missionnaires de la charité
- Marin Chatillon
- 5 avr. 2019
- 4 min de lecture
Missionnaire de la charité… Difficile de ne pas écrire un article sur ce que j’ai vécu à Calcutta et la mission des sœurs de Mère Teresa !
Je n’ai pas trop pris le temps, même pour moi, d’écrire ce que j’avais vécu car pour moi cela signifiait « rentrer » dans mon quotidien ! Mais c’est clairement ces moments passés en compagnie des sœurs de Mère Teresa qui ont lancé mon voyage dans une dynamique très positive, que je souhaite bien conserver !

Pour un bref rappel, pour les personnes qui ne le saurai pas, Sainte Teresa de Kolkata a créé la congrégation des missionnaires de la charité en 1948 à Calcutta, et l’association fut approuvée par le Pape en 1965. Aujourd’hui il y a un peu plus de 5000 sœurs réparties dans le monde ! Elles font vœux de prendre soin des plus pauvres, malades et orphelins dont la société ne veut pas. C’est une vocation vraiment difficile mais incroyablement belle !
Le contact que nous avons, et que j’ai pu avoir, avec toutes ces femmes qui ont donné leurs vies dans ce sens, a été d’une instruction extraordinaire ! N’oublions pas qu’avant de recevoir le prix Nobel de la paix, Mère Térésa, qui était d’origine albanaise, a passé une vingtaine d’années comme sœur enseignante de la congrégation de Notre-Dame de Lorette à Calcutta. Elle a ensuite reçu un « appel dans l’appel » à sortir du couvent pour servir les plus pauvres des pauvres. Elle a alors dû se battre un peu pour quitter la congrégation, tout en gardant son état de vie de « sœur ». Ce n’est que 2 ans plus tard que d’autres sœurs endosseront le sari blanc rayé de bleu (qui n’était que blanc au tout tout début).
Il y a deux dimensions essentielles à la vocation de Mère Térésa dans le service auprès des plus pauvres d’entre les pauvres. Je vous fais la version courte, même si j’aurai envie d’en parler plus (n’hésitez pas à me poser des questions après cette lecture). La meilleur bibliographie étant l’enseignement des sœurs : les voir prier et travailler, et écouter ce qu’elles en disent. Les piliers de la vocation de Mère Térésa sont donc :
1) « J’ai soif » - Ces paroles (parmi les dernières de Jésus crucifié) sont inscrites sous la croix de chacune des chapelles des Missionnaires de la Charité́. Elles rappellent à tous que Jésus a soif de chacun d’entre nous, de notre présence avec lui dans la souffrance du Calvaire.
2) « C’est à moi que vous l’avez fait ». Ces paroles de l’évangile rappellent que le pauvre (quelle que soit sa pauvreté́) est Jésus lui-même, et qu’en donnant à boire à un assoiffé, c’est de Jésus dont on épanche la soif.
Mère Térésa a donc passé sa vie à communiquer ces messages avec une simplicité qui lui est singulière. Vous seriez étonnés de voir encore avec quelle simplicité́ se fait le ménage, l’accueil, la réception de dons, l’empaquetage, la prière, l’administratif, etc. On ne cherche pas l’efficacité (aucun don d’ordinateur ou de machine à laver le linge, pourtant nombre de fois proposé, n’a été accepté), mais on continue à utiliser le cahier, la règle et le crayon à papier pour écrire. « Old school » comme dire l’autre ! Cela fait partie de la mission : on fait simple, on fait comme le pauvre, on fait chaque trait de crayon avec Amour, et c’est ça qui compte. Parfois, avec nos cerveaux d’occidentaux, celui d’un ingénieur notamment, il faut voir pour croire et comprendre pourquoi parfois l’efficacité est moins importante que l’inefficacité.
Je dois être honnête, j’étais un peu dubitatif en arrivant à Calcutta car je trouvais qu’il y avait presque une idolâtrie de Mère Teresa que je trouvais étrange. Mais le travail de cette femme a été incroyable !
Pour parler des maisons, il en existe 6: Kalighat, Prem Dam, Daya Dan, Shanti Dan, Shishu et Nado Gibon. L’originalité de Calcutta, pour un volontariat chez les sœurs, c’est que l’on peut venir et rester autant de temps que l’on veut ! C’est une immense chance car entre les volontaires se crée une bienveillance : ceux qui sont là depuis plus longtemps expliquent à ceux qui arrivent. Bref, il y règne une atmosphère riche et porteuse de sens : chose qui durant mon backpack, pendant les mois qui ont suivi, m’a d’ailleurs beaucoup manqué.
Les journées sont assez simples. Nous sommes invités à aller à la messe à 6h tous les matins (pour être honnête je n’y suis pas allé tous les jours... mon lit avait un sacré pouvoir de séduction). Ensuite, le petit déjeuner est proposé à partir de 7h avec les sœurs, il est suivi de la prière du matin. Puis chacun part dans ses maisons : pour ma part Prem Dam était à 20min à pied en passant par des bidonvilles et autres chemins de fers ! Épique je vous le dis !! En arrivant sur place notre première tâche est d’aller aider pour le linge et d’aller l’étendre sur le rooftop de la maison. Ensuite, différentes choses à faire : refaire les lits, préparation de la pause thé du matin, le rasage, l’application de lotion pour la peau, etc... au milieu de tout ça nous avons le droit à une petite pause avec des biscuits (qui sont sec comme jamais mais bon on apprend à les aimer la bas…) et tout cela se termine avec l’aide à la distribution du déjeuner. C’est simple vous me direz ? Oui ! Mais c’est tellement de rencontres, de regards, de rires, de pleurs qui font toute la richesse de cette simplicité ! Cette expérience a été une des expériences qui restera gravée à jamais dans mon cœur ! Je reviendrai à Calcutta, ça c’est sûr !
Comments